jeudi 23 juin 2016

Cela en valait-il vraiment la Peyne ?

Si je pose ainsi la question, on peut subodorer la réponse...



Mais qu'est ce qui fait qu'alors qu'on rêve toute la semaine d'aller à la Tour d' Eyne (2831 m) , on se retrouve, deux départements plus loin, dans la vallée de la Peyne (160 m) ? Peut être est ce la lettre P comme Pied qui fait la différence, ce fichu pied, qui, en prolongement du dos et de la hanche fait à son tour des siennes ?  Marcher en montagne avec un pied qui brûle au bout de 5 km au lieu des 15 habituels n'est pas possible.





Donc nantie de mon camion et de mon chat qui attend depuis quelques jours un éventuel voyage , sous un vent du nord puissant, je pars.





Et la Peyne, choisie par hasard sur la carte, est la destination surprise puisque la première est le Barrage des Olivettes...sur la Peyne justement.
La Peyne,  est une rivière affluent de l'Hérault de 33 km de long ; elle traverse 6 communes dont 2 villages seulement et a 18 affluents ce qui ne change pas grand chose à son existence en temps normal.






Avant d'arriver à la Peyne, je traverse les contrées viticoles de l'Hérault : belles vignes très bien tenues, un plaisir du regard. L'Hérault a et a toujours eu un fort potentiel viticole et ses vignerons ont l'amour de la belle ouvrage, jusqu'à la moindre colline.
On est loin du temps ancien de la superproduction du midi : la qualité est là .




Pour aller là bas je prends d'abord l'autoroute, paysage de nuages sous lesquels coule un flot de vacanciers. Puis je quitte  et je m'enfonce vers les lointains bleutés où se cache mon Hérault aimé.
Je connais la route pour Pézènes les Mines où va commencer mon périple en Peyne.

Exigüe, elle passe d'abord en forêt puis dégage sa vue sur des horizons de ciel immense.






Caché dans des bois qui ne le furent pas toujours,
voici Pézenes . Cependant ce n'est pas un hasard si le 1er village près de la source se nomme Pézènes les Mines ( appellation afférente à l'exploitation du bauxite dans les environs et même à Pézenes il ya longtemps) et le 2nd et dernier, Pézenas, avant l'embouchure, cité de Molière.
Etagé sur les rives de la Peyne
Lové dans les forêts de chêne vert
notamment

Le temps révolu





Ce préambule posé, déambulons...

Pézènes est escarpé, fleuri, sinueux, avec des "calades", des porches, et un je ne sais quoi qui en fait le charme même sous la lumière crue de l'été.
 Pézènes a un beau château, domaine privé.
Enceinte du château


Beaucoup de lave dans les murs
Pézènes est pour ainsi dire le berceau de la Peyne nouvelle née, une nouvelle née qui perd ses eaux !.

Hauteur impressionnante du pont ..
.les crues peuvent être belles
La perte de la Peyne
Le château dans le soir qui tombe



Passé Pézenes, la route s'enfonce dans un maquis épais et impitoyable. 



Au milieu duquel coule une rivière : la Peyne . Et au milieu duquel court une route...euh...si étroite que tout croisement est impossible. Et pourtant si je ne rencontre qu'un seul véhicule, ce sera un camping car !! Aïe...moi, la plus petite, je grimpe sur un talus et ça passe...ouf !








La Peyne est sèche, alors mes idées de barrage, de lac aux eaux bleues et aux plages blanches, commencent à s'évaporer dans ces terres arides.
Voici la Peyne en amont du barrage : pas une goutte d'eau ...Aïe, que va me réserver le barrage ?

Ce barrage fut construit voilà 38 ans pour réguler les crues de la Peyne et de ses affluents car ces régions sont soumises aux épisodes dits "cévenols" qui voient se fracasser des nuages d'eau sur les contreforts du Massif Central et du Causse. Il protège ainsi la vallée . Il fallut 4 ans pour le remplir à cette époque tant l'eau y est rare en dehors de ces épisodes meurtriers.

Invitation..juste à la pêche


Barrage "poids" : 30 m de haut


Mes projets de farniente, baignade, repos sur les berges (inaccessibles) se noient et je repars . Cela n'en valait vraiment pas la Peyne,de tels projets,  mais il y a toujours un ailleurs à voir.
Juste à côté ce petit site "florentin", à Vailhan, un village de charme et caractère. Et puis, pour les loisirs, un petit lac artificiel a été construit un peu plus loin. Que je boude : bien sûr il me faut du grandeur nature.



Eglise St Julien et Baselice


Voici Gabian, dans son écrin de vignobles.  Gabian, je ne le savais pas sinon j'eusse cherché, a une originale histoire, celle d'une source découverte par les Romains qui construisaient un aqueduc, alors, et qui découvrirent du ...pétrole. Ah j'y retournerai...d'ailleurs ce pétrole fut exploité , depuis Henri  IV -et oui ! - jusqu'en 1950. A des fins d'éclairage, de soins antiarthrose (il y eut une station thermale jusqu'à la Révolution), et finalement en 1920 à titre de carburant . 



Exploitation du pétrole années 20

Aujourd'hui Gabian soigne son vignoble et joliment même...(en achetant son fioul, lol ) faudra que j'aille fureter par là bas .
En attendant je continue mon chemin sur des petites routes qui ne s'éloignent guère de la Peyne puisque c'est sur ce thème que je baguenaude.

Je passe l'après midi en farniente dans une garrigue joliment colorée et odorante où ne sont pas encore arrivés ces touristes nommés cigales . Le vernis de l'été. Assise à écrire au soleil, à bronzer et à faire balader un Mathurin ravi qui a une soif de découverte  impressionnante. Et de câlins aussi..





Près de Montesquieu : quelque part dans ce paysage se cachent les ruines du village  ancien

Entre sieste et balades Mathu prend de la personnalité de "chat voyageur" : aisance, curiosité, plaisir de la marche, confiance; voyager avec son chat est faire un voyage dans le voyage , celui de l'observation étonnante de l'animal hors de son cadre. Je n'avais pas fait cela avec Lison élevée dans le voyage dès bébé. Voir évoluer ce grand adulte siamois est une richesse.









Dans la douceur dorée du soir qui décline, les vignes prennent du relief, et mettent en valeur le paysage.


Comme des tapis de laine


Pic de Vissou , 480 m, Cabrières.
Je m'éloigne à peine de la Peyne. Mais je vais rejoindre mon lieu de bivouac, choisi pour sa place et sa fontaine, un village que je connais, non loin du Lac du Salagou : Salasc. Bon pour une fois, à cause de la pente de la place, je dois me garer dos au mur, mais vraiment au mur et mon horizon nocturne sera une muraille de lave revêtue de plantes de rocailles.


Salasc


Accrochons nous, on dirait un décollage !

J'ai eu le temps de croiser sur ma route Mourèze et son site dolomitique où je vous conduirai en rando, vous avez le temps de vous y préparer . Ce sera le prochain billet


Ce sera dans ce type de décor mais à pied et pendant 7.5 km
Ah...je crois que vous aimerez...



Revenons donc au lendemain où, après la rando, le restau je me dois de sacrifier au "dodo" réparateur et ce sera ...mais oui, au bord de la Peyne cette fois nantie d'eau ! Pas facile de trouver un chemin d'accès, je faillis même me fourvoyer dans un de ses 18 affluents (La Bayèle ) qui ne risque pas de la faire grossir, et pour cause...Au milieu des vignes, dans un chemin de terre, j'arrive à cet affluent au gué pavé, impitoyablement sec mais dont la trace des crues est impressionnante..
Revenue sur mes pas, je me cale sur un autre gué, comme un navire voguant sur l'eau .
Et franchement, dans cette eau à peine un peu trop froide, à peine un peu trop boueuse, je ne me baignerai pas. Mais quel parfum qui me rappelle le Tech de mon enfance. 

Et quel bien être...
Alors, vous avez bien compris que ce -très- modeste périple EN VALAIT BIEN....LA...




 









12 commentaires:

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  3. Qu'il est beau Mathu!!!
    et les paysages superbes.
    bisous

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  4. Bonjour Lison, je découvre. Voilà un endroit que je ne connaissais pas. Pour nous, c'était toujours vers Lodève, direction le Larzac. J'ai suivi ta balade avec la carte de la région sous les yeux. Passionnant et toujours un très beau texte.

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    1. Oui Pierre on ne peut tout savoir d'autant qu'à cette époque il n'y avait pas de barrage. D'ailleurs j'avais pour circuler une IGN de 1978 au 100 000 eme.le barrage est petit ça ne change rien il n'a rien englouti. Tu connais Mourèze ? ce sera la prochaine balade contée

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    2. Oui, je connais Mourèze, mais je n'y suis passé que plus tard pendant mes congés en France. Je n'arrive pas retrouver les quelques photos que j'avais prises. Enfin, lisons "La balade de Lison" et retrouvons ce passé perdu...

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  5. Coucou ... Un voyage qui en valait la Peyne ... Je suis prête à y retourner ;) et je ne suis pas la seule, n'est-ce pas Mathurin :)
    Douce Semaine, Bisous et Câlins

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  6. Oups ... j'ai oublié de te dire que les paysages sont magnifiques !!!

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  7. tu fais vraiment de super balades... ♥

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  8. Bien sûr que nous nous rendons compte que ce périple en valait la Peyne ! (sourire)

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    1. sourire aussi mais mille personne avant nous, toi, moi et les lecteurs qui ont aimé auraient dit que de temps perdu pour rien !

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